En titularisant Barzagli pour libérer Dani Alves, Allegri a bâti une tactique malléable qui a permis à la Juventus de gagner sa demi-finale aller à Monaco (0-2). Tentative d’explications.
Avez-vous bien suivi la Juventus ces dernières années ? Petit rappel. Après le départ surprise d’Antonio Conte en 2014, Massimiliano Allegri, choisi un peu par défaut par les dirigeants de la Juventus, avait repris les recettes gagnantes de son prédécesseur. Le 3-5-2, avec la colossale BBC piémontaise (Barzagli, Bonucci, Chiellini), était l’une des grandes forces de l’équipe. Ce sont les départs de Pirlo et Vidal à l’été 2015 qui ont permis au coach des Bianconeri d’instaurer une philosophie de jeu plus conquérante. Les Turinois sont définitivement passés en 4-2-3-1 cet hiver, avec Dybala en soutien d’Higuain et Mandzukic ailier gauche.
La maîtrise du match, d’abord
Contre l’AS Monaco, mercredi soir en demi-finale aller de la Ligue des champions, Allegri a renforcé son arrière-garde en titularisant un 3e défenseur central, Barzagli. Mais ce fut un leurre. Paradoxalement, la Juventus a totalement pris le contrôle de la partie et a affiché 62% de possession de balle avant d’ouvrir le score à la 29e minute. Durant une demi-heure, les visiteurs, ballon au pied, se sont ainsi déployés dans leur habituel 4-2-3-1, avec Dani Alves à la place de Cuadrado sur l’aile droite. Dybala n’a pas changé de poste, il a joué l’électron libre aux côtés d’Higuain dans l’axe, alors que Mandzukic est resté dans son rôle étonnant à gauche.
Sur l’image ci-dessous, durant une phase de construction dans le camp adverse, l’attaquant croate fixe le long de la ligne, avant que Pjanic ne renverse pour Dani Alves, dont le centre est manqué par Higuain (10e). A l’heure de jeu, on voit cette fois-ci Mandzukic très bas dans son couloir lors d’une phase défensive, celle qui aboutit au 2-0 grâce au pressing haut de Dybala et... Dani Alves (59e).
La résistance facile, ensuite
Là où la maestria d’Allegri fut limpide, c’est lorsque son équipe s’est recroquevillée dans son camp. En première période, le 4-2-3-1 s’est donc transformé en 4-4-1-1 à la perte du ballon, avec une ligne au milieu Dani Alves-Marchisio-Pjanic-Mandzukic qui était chargé de gêner Bernardo Silva et Lemar, deux joueurs qui repiquent souvent dans l'axe. C’est lors des fortes phases de domination de l’ASM que la Juve est vraiment repassée à 5 derrière, Dani Alves reprenant le côté droit pour permettre à Barzagli de se coller à Bonucci et Chiellini afin de contenir le duo Falcao-Mbappé.
Comme le montre la courte vidéo ci-dessous, Allegri a ainsi mis en place une équipe s’adaptant aux diverses situations. Quand la formation de Jardim, elle, a déjoué sans vraiment avoir de plan B…
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