L'UEFA tente de sauver l'économie du football en Europe qui a besoin de ses championnats nationaux.
Le report de l'Euro de football à cause du coronavirus témoigne de la fragilité de ce sport-business face aux crises.
Les amateurs de sport étant souvent friands de statistiques et d'anecdotes, la Frankfurter Allgemeine Zeitung note que c'est la première fois qu'une manifestation sportive de portée internationale est reportée en temps de paix.
"Seuls les deux guerres mondiales avaient empêché jusque-là la tenue de grands événements comme la Coupe du monde ou les Jeux olympiques".
On apprend aussi dans l'éditorial que l'Euro de foot masculin est la troisième plus importante compétition sportive au monde.
Maintenant qu'elle est reportée, il s'agit de "sauver ce qui peut encore l'être" du "modèle économique du football professionnel en Europe" avec des championnats qui peuvent encore se prolonger jusqu'en juin et rattraper si possible d'ici là le retard dû au gel des compétitions.
Le journal rappelle que "les championnats sont le gagne-pain du foot-business et si on les annulait complètement, beaucoup de clubs mettraient la clé sous la porte."
Absence de solidarité
Cette décision permet aussi de "reporter le conflit" autour d'une question centrale en Allemagne comme ailleurs : celle du financement de cette crise. "La question d'un paquet de sauvetage n'est pas encore à l'ordre du jour de la plupart des clubs de Bundesliga".
Car "les grands clubs ne voient pas pourquoi ils devraient récompenser la pauvreté des plus petits par de la solidarité" puisqu’après tout, il s'agit d'une compétition dans laquelle existe la "concurrence économique", poursuit la Süddeustche Zeitung, qui reprend les mots utilisés par le patron du Borussia Dortmund.
Il est pourtant peu évident de savoir qui va manger qui à la fin du naufrage. La SZ ajoute que "dès la première semaine d'interruption des matchs, on a pu voir à quel point le secteur du football est fragile et supporte peu de changements."
Très rapidement, c'est le serpent qui se mord la queue : "Les télévisions ont besoin de marchandises pour leurs clients, les clubs ont besoin de la télévision pour leurs sponsors, les sponsors ont besoin de rencontres et de la télévision pour leur publicité et les joueurs et les managers ont besoin de toute cette machine pour toucher leurs salaires énormes."
Pour le journal, la pandémie de coronavirus a créé "une erreur fatale dans le système" du football qui "consomme l'argent comme du carburant pour fonctionner".
Les milliards encaissés en droits TV, les entrées d'argent record par les ventes de places au stade ou encore les ventes de produits dérivés n'ont pas conduit à la création d'une réserve de capital sur laquelle le sport pourrait s'appuyer."
Moria, une prison à ciel ouvert
On passe encore à un tout autre sujet, sur lequel se penche notamment la Tageszeitung ce mardi : la situation catastrophique qui règne dans le camp de réfugiés de Moria sur l'île grecque de Lesbos.
Une nouvelle fois, un incendie y a coûté la vie à un enfant, le camp est tellement surpeuplé que les pompiers ont eu tout le mal du monde à accéder aux flammes.
Le quotidien appelle l'Etat grec et l'Union européenne à ouvrir de nouveaux centres d'accueil. "Faites de la place, maintenant", alors que 20.000 migrants vivent à Moria, conçu à l'origine pour 3000 personnes.
La Frankfurter Rundschau ajoute que les tensions humaines sont poussées à l'extrême. "167 personnes se partagent une toilette et 240 une douche".
Si le coronavirus venait à se déclarer ici, l'incendie serait encore une fois impossible à éteindre.
La Grèce a d'ailleurs restreint la liberté de mouvement des migrants sur ses îles en Mer Egée. Les visites dans les camps d'accueil sont interdites pendant deux semaines y compris pour les ONG.
Au cours du prochain mois, les sorties des migrants à l'extérieur des camps ne seront autorisées que par petits groupes et en journée seulement.
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