Le consultant d’Olympique-et-lyonnais.com se confie sur cette période troublée. Interrogé sur la suite à donner au championnat, l’ancien gardien de l’OL estime que les dirigeants du football français devraient décider de « figer » le classement actuel afin de laisser les clubs préparer au mieux la prochaine saison.
Olympique-et-lyonnais.com : Comment se passe ce confinement ?
Nicolas Puydebois : Il se passe bien, on s’organise. Dans la journée, j’avance sur mes dossiers. Je peux déjeuner avec ma femme et mes filles. On va dire que contrairement à d’habitude, je vois un peu plus ma famille.
Le football ne vous manque pas trop ?
Le football me manque un peu, mais cela fait du bien d’avoir un rythme un peu moins soutenu. Habituellement, on a du football tout le temps, c’est très chronophage. De pouvoir souffler, se poser un peu, se laisser vivre, je pense que ce n’est pas plus mal pour l’équilibre physique et mental.
« Cela fait du bien d’avoir un rythme un peu moins soutenu »
Pensez-vous que la saison pourrait reprendre ?
Il faut attendre de connaître les nouvelles mesures que va annoncer notre président lundi, mais s’il prolonge encore une fois le confinement, il va falloir trouver des solutions très vite. Je comprendrais plus que la saison reprenne pour les professionnels que pour les amateurs. Il y a beaucoup d’enjeux financiers donc c’est pour cela qu’ils prennent leur temps pour ne pas se tromper. Avec la crise sanitaire actuelle, le championnat me paraît difficilement reprenable en l’état.
« Le championnat me paraît difficilement reprenable en l’état »
Quelle serait selon vous la meilleure solution pour cette fin de saison ?
La meilleure solution serait que le virus laisse le monde tranquille et en bonne santé, ce qui nous permettrait de reprendre notre vie normale. Pour le sportif, il faudrait figer les résultats actuels pour que les clubs puissent préparer la saison prochaine en aillant une visibilité. Pourquoi pas envoyer en Coupe d’Europe les finalistes des coupes nationales, cela me paraît intelligent. Comme Paris est premier du championnat, il serait qualifié en Ligue des champions, cela permettrait à l’OL d’aller en Ligue Europa. Après, est-ce qu’il y a une bonne ou une mauvaise solution ? C’est une crise inédite, donc forcément, il faudra construire un nouveau fonctionnement.
Quel est l’impact psychologique de cette interruption pour les joueurs ?
Je pense que cela peut être bénéfique pour eux. Ils jouent beaucoup de matchs, ils enchaînent et même s’ils ont souvent un mois de vacances avant de reprendre la saison, là, ils seront restés inactifs pendant un moment avant la reprise de l’entraînement. Cela fait du bien à la tête de sortir de ce rythme effréné, de pouvoir se reconnecter avec sa famille, ses proches, c’est très important. Ils n’ont pas le temps de le faire habituellement. Lorsque l’on joue tous les trois jours, que l’on part en Coupe d’Europe, on n’a pas le temps de passer des moments privilégiés avec sa famille.
Cette pause engendre aussi un manque, ils ont besoin de cette adrénaline, d’être dans l’action, dans la compétition, c’est vital pour un sportif de haut niveau. Je pense que certains doivent commencer à tourner en rond. Au niveau des blessures, cela va être bénéfique pour tout le monde. On sait que le psychique influe beaucoup sur physique donc que chacun reprenne du temps, se recentre sur l’essentiel, à savoir la famille et qu’ils prennent un peu de repos, cela peut être positif pour les acteurs du football français.
« C’est important de se reconnecter avec sa famille et ses proches »
Et l’impact physique ?
Cela va recharger les organismes. Les clubs ont mis en place des entraînements plutôt physiques, alors ce ne sont pas des séances tactiques ou techniques, mais cela permet de se maintenir en forme. Ils ne pourront pas reprendre du jour au lendemain, il faudra deux ou trois semaines de préparation physique avant de reprendre le championnat. Un entraînement sans ballon ne remplace pas la préparation pour un match. Ils n’auront pas pris de poids, mais il y aura une phase de réathlétisation à mettre en place.
Sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens sont nostalgiques durant cette période compliquée, vous arrive-t-il à vous aussi de vous remémorer quelques moments de votre carrière ?
Effectivement, la nostalgie engendrée par les réseaux sociaux correspond à ce que j’ai pu vivre de l’intérieur. C’est toujours sympa de retomber sur des photos, sur des événements que l’on a vécus. Cela fait plaisir. Les supporteurs lyonnais ont de la mémoire car on a su partager des émotions avec eux, car on les a fait vibrer à certains moments. Certains matchs ont engendré des émotions immenses, ça fait plaisir d’avoir pu procurer de la joie et du bonheur aux supporteurs. Le football c’est du partage et de la passion.
« Le football c’est du partage et de la passion »
Comment analyseriez-vous la saison de l’Olympique lyonnais ?
Je ne sais pas trop comment la définir cette saison. Nous sommes passés par toutes les émotions. Entre le début d’exercice complètement raté et le changement d’entraîneur. L’arrivée de Juninho a amené une euphorie un peu générale. Au bout de dix matchs, on restait sur notre faim avec les résultats et la qualité de jeu. Et puis en définitive, on se retrouve à jouer peut-être une finale de la Coupe de la Ligue. Finalement, c’est une saison particulière (rire).
Avez-vous hâte de reprendre « Tant qu’il y aura des Gones » ?
Oui bien sûr. Parler de football c’est ce que j’aime, ma passion. Participer à l’émission me permet de garder un pied dans le domaine que j’aime. Parler de l’Olympique lyonnais, une équipe qui fait partie de ma vie, c’est important pour moi. C’est une chance de pouvoir échanger, débattre et de parler de football et de l’OL.
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