Alors que l'incertitude demeure sur la date de levée du confinement, les principaux acteurs du foot français peinent à trouver une position commune.
Le mail envoyé par Denis Le Saint à ses homologues de Ligue 1 et Ligue 2 vendredi après-midi a fait beaucoup parler dans les instances du football français. Le président brestois a appelé ses pairs à la raison. "Pensez-vous que nos concitoyens aient la moindre envie de rentrer dans un stade fin mai alors que le risque est toujours présent? écrit-il (…) Les Français ont peur pour eux et pour leurs proches. La priorité va à la santé, le football ne viendra qu’après."
La majorité souhaite aller au bout des compétitions
Une prise de position qui divise pour l’instant. Il y a ceux qui veulent reprendre la compétition lorsque les conditions sanitaires le permettront. C’est le cas de la majorité du bureau de la LFP qui s’est réuni vendredi après-midi (Nathalie Boy de la Tour (présidente), Didier Quillot (directeur général), Philippe Piat (UNFP), Patrick Razurel (SNAAF), Pierre Repellini (UNECATEF), Nasser Al Khelaifi (Paris Saint-Germain), Jean-Pierre Caillot (Stade de Reims), Jacques-Henri Eyraud (Olympique de Marseille), Bernard Joanin (Amiens SC), Waldemar Kita (FC Nantes), Laurent Nicollin (Montpellier Hérault SC), Bernard Caiazzo (Première Ligue), Francis Graille (AJ Auxerre), Claude Michy (Clermont Foot), Michel Denisot (FFF), Vincent Labrune (Indépendant).) Des présidents présents sont même allés jusqu’à qualifier la position de Denis Le Saint comme étant "égoïste" et "opportuniste car Brest n’est pas encore maintenu et a touché 91% des droits TV alors que l’OM et le PSG n’ont même pas touché 50% de leurs droits".
Présent lors de cette réunion, Bernard Joanin (Amiens SC), souhaite nuancer la position globale. "Nous sommes tous dans le flou, nous a-t-il confié. Personne ne sait comment ça va se passer. Je dis qu’il est urgent de ne pas se précipiter et d’attendre de savoir comment la pandémie va évoluer. Bien entendu, si les conditions sanitaires le permettent, que ce serait mieux d’aller au bout du championnat. Mais c’est impossible de dire qu’on sera capable d’y arriver pour l’instant." L’envie d’aller au bout des championnats est majoritaire en France. Pour des raisons avant tout économiques. Il y a quelques jours, Gerard Lopez (Lille) a réuni Christophe Galtier (son entraîneur), Luis Campos (son conseiller) et l’ensemble de leurs staffs pour adopter une position commune. Qui rejoint celle de la LFP. Même retour à Bordeaux ces dernières heures. A Nice, Jean-Pierre Rivère continue de pousser en faveur de son projet de saison décalée. En se calant sur la Coupe du monde 2022 qui aura lieu en décembre, le président niçois a proposé de débuter le prochain championnat en janvier prochain pour laisser le temps à la Ligue 1 et Ligue 2 de terminer cette saison. Ce qui demanderait des négociations contractuelles avec les diffuseurs et les joueurs.
Certaines voix montent pour rejoindre Denis Le Saint
Depuis quelques jours cependant, une grogne monte chez certains présidents dont Denis Le Saint a voulu se faire le porte-parole. Malgré la troisième place d’Ajaccio en Ligue 2, son président, Christian Leca, n’imagine pas aller au bout du championnat. "Il faut qu’on l’on soit sérieux, explique-t-il. Même en août ce n’est pas imaginable. On annule les Jeux olympiques et on sera capable de jouer au football dans le même temps? L’incertitude sanitaire est trop importante. En Corse, nous sommes très touchés, nous avons une responsabilité envers nos joueurs et notre staff. J’attends de savoir si le confinement est prolongé pour commencer à en parler avec mes joueurs. Il faudra bien sûr négocier ensuite avec les diffuseurs, la LFP et l’état pour trouver une solution économique, mais ce n’est pas la priorité. La priorité est sanitaire et il faut que la raison prenne le dessus. C’est hautement improbable de pouvoir rejouer au football cette saison." Même son de cloche en bas de classement du côté du Paris FC, favorable à une saison arrêtée.
Mais pas dans n’importe quelle condition. Tous les présidents qui ont accepté de nous parler explique qu’il faudra bien négocier les conditions d’arrêts du championnat. "Adoptera-t-on une saison blanche comme M. Aulas l’a évoqué?, s’interroge un dirigeant. Est-ce qu’on arrêté au soir de la dernière journée complètement jouée? On doit discuter de tout ça. Et il faut le faire maintenant. On doit au moins commencer à évoquer cette possibilité, même si ça n’arrive pas."
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