Marseille a subi une belle leçon de jeu et de réalisme de la part de Montpellier et repart de la Mosson avec une sévère défaite 3-1. Boudebouz d'un doublé et Mounié sont les buteurs montpelliérains alors que Thauvin avait un temps réduit l'écart. Garcia n'a toujours pas connu la victoire en championnat. Pire, c'est même sa première défaite.
Rudi Garcia était toujours en quête de sa première victoire en championnat depuis qu’il est à la tête de l’OM. Le déplacement à Montpellier était donc une bonne occasion d’ouvrir son compteur. 16e au coup d’envoi, le MHSC n’effectue pas le meilleur début de saison de son histoire, c’est un peu de le dire. L’équipe dirigée par Frédéric Hantz n’a remporté que deux rencontres depuis l’ouverture du championnat et peine à trouver sa bonne carburation. D’autant que plusieurs joueurs manquaient à l’appel au moment du coup d’envoi puisque Ninga, Congré et Rémy étaient blessés. Seulement, Garcia aussi devait faire face à quelques absences, notamment en attaque. Prévu pour pallier la blessure de Bafé Gomis, Leya Iseka n’était même pas du voyage car il s’est trompé de rendez-vous. L’ancien coach de la Roma optait donc pour un 4-3-3 avec Lopez et Cabella qui épaulaient Diarra au milieu et une attaque Thauvin, Njie, Alessandrini. À noter que c’est Rolando qui portait le brassard de capitaine.
Malgré son nouveau statut, le Portugais allait vivre un calvaire en début de rencontre. Sur un ballon ressorti par Skhiri, Mounié devançait l’intervention de l’ancien de l’Inter et le prenait de vitesse. 40 mètres plus loin, Pelé repoussait la frappe de l’attaquant dans les pieds de Boudebouz qui n’avait plus qu’à marquer dans le but vide (1-0, 4e). Garcia, qui espérait enfin marquer en championnat, encaissait d’abord un premier but. Le début de rencontre catastrophique de l’OM ne s’arrêtait pas là. Sur l’action suivante, Mounié préférait tenter sa chance plutôt que de laisser passer le cuire à Boudebouz mais sa frappe n’attrapait pas le cadre (8e). Marseille dominait assez largement la possession mais elle s’avérait inefficace. À l’inverse, le trio Sessegnon, Sanson et Boudebouz, bien aidé par la vitesse et le travail de Mounié, marchait à plein régime. Chaque enchaînement de passes devenait dangereux pour l’OM. D’ailleurs, le MHSC doublait logiquement la mise. Sanson lançait Camara côté droit dont le centre trouvait Boudebouz. Ce dernier ajustait Pelé d’une demi-volée et s’offrait un doublé (2-0, 36e).
L’efficacité marseillaise fait défaut
Juste avant la mi-temps, Montpellier n’était pas loin de couler son adversaire. Il fallait deux interventions salvatrices de Diarra et Rolando dans la surface pour éviter que Mounié (43e) et Boudebouz (44e) ne corsent l’addition. À la pause, l’OM était dépassé de partout même si quelques coups auraient pu terminer au fond comme cet enchaînement crochet-extérieur du gauche de Njie qui passait largement à côté (30e). Rudi Garcia se décidait donc à changer pas mal de choses. Exits Cabella et Fanni, l’entraîneur marseillais envoyait Zambo Anguissa et Sakai au front. Avec ces deux changements, le visage de l’OM, passé du 4-3-3 en 4-2-3-1, se transformait en ce début de seconde période. Dans un temps fort, les Olympiens se remettaient vite dans le match grâce à cette réduction de l’écart signée Thauvin (2-1, 52e). L’ancien Bastiais profitait d’un ballon mal dégagé pour mettre le centre d’Alessandrini au fond des filets. Complètement relancé dans cette rencontre, Marseille se lançait à la poursuite de son adversaire.
Sauf que ce soubresaut ne pouvait cacher les nombreuses carences de cet OM. À peine remis de ce but, la défense marseillaise était de nouveau prise à défaut. Après une alerte avec cette tête non cadrée de Mounié (55e), Sanson s’échappait côté droit grâce à cette ouverture parfaite de Sessegnon et trouvait l’ancien Nîmois qui devançait l’intervention de Doria et la sortie de Pelé (3-1, 57e). Avec ce nouveau break d’avance, les Montpellierains avaient le temps de voir venir mais ils peinaient à terminer et s’avançaient vers une fin de match compliquée. Néanmoins, une belle abnégation et les mauvais choix marseillais dans les derniers mètres faisaient la différence. Pionnier repoussait du bout des gants une frappe à bout portant de Pionnier (78e) alors que Sakai, pourtant bien placé, ne cadrait pas son tir (81e). Les rares contres des Héraultais n’arrivaient pas au bout et le score en restait là. Avec ce succès, les hommes de Fréd Hantz se donnent de l’air et remontent à la 12e place à égalité de points avec leurs adversaires du soir. Ces derniers subissent un sacré coup d’arrêt après des débuts encourageants. Et Rudi Garcia n’a toujours pas gagné en Ligue 1.
L’homme du match : Boudebouz (8) : l’homme du match à n’en pas douter. Buteur après seulement 4 minutes de jeu où il profite d’un ballon mal renvoyé par Pelé, l’Algérien lançait son festival du soir. Souvent disponible, il a montré sa capacité à éliminer ses adversaires grâce à ses dribbles dévastateurs même s’il en a aussi fait trop parfois. Il a souvent joué juste avec ses partenaires et a été récompensé d’un second but suite à un centre de Camara (36e). Remplacé par Marveaux (90e+1).
Montpellier :
Pionnier (6) : titulaire à la place de Jourdren, le vétéran a fait son match. Il se détend bien sur ce centre de Cabella alors que Njie rodait (18e) et sauve son camp devant cette frappe à bout portant de Thauvin (78e). Malheureux sur le but de Thauvin même s’il n’y peut pas grand-chose (52e), il a aussi su profiter de la maladresse marseillaise comme face à Njie (30e) et Sakai (81e).
Deplagne (4,5) : il n’aura pas été le plus en vue ce soir et a alterné entre le bon et le moins bon. Malgré les accélérations d’Alessandrini, le défenseur a bien bouché son couloir et rarement été mis en difficulté même si son début de match a été un peu compliqué. Il est tout de même pris par la montée de Bedimo et remet le ballon en jeu pour le but de Thauvin (52e). Offensivement, il n’aura pas apporté grand-chose, laissant le travail à ses coéquipiers offensifs. Averti (69e) et remplacé par Vanden Borre (89e).
Hilton (7) : le taulier en défense. Toujours bien positionné, il a sorti tous les ballons chauds de sa surface comme lors de ce sauvetage devant Alessandrini (23e). Tout en expérience, il n’a presque jamais été mis en difficulté par la vitesse de Njie. Impeccable derrière, il a même distribué les ballons proprement pour relancer son équipe (33e, 79e). Un match de patron a tout de même 39 ans.
Saint Ruf (6) : en l’absence de Congré, il en profitait pour être titulaire et il a répondu présent. Il aura été un bon complément de son capitaine dans l’axe. Plus costaud au duel et dans l’impact, il a nettoyé devant son but. Trompé à quelques reprises par les déplacements marseillais, il n’a jamais paniqué et a pu sortir de belles interventions décisives comme lors de ce tacle entre Thauvin et Njie (60e).
Roussillon (3,5) : lui en revanche n’aura pas effectué un grand match. Malgré une bonne entame où on l’a vu prendre son couloir à de nombreuses reprises (8e, 17e), le latéral a connu trop de déchet pour réellement avoir un impact sur le jeu. Défensivement, il a trop souffert et a mis son équipe en difficulté (18e, 23e, 78e). Il est d’ailleurs fautif à plusieurs reprises en laissant son adversaire seul ou prendre le dessus comme sur le but de Thauvin (52e). À sa décharge, il n’a pas été beaucoup aidé.
Sessegnon (7) : arrivé il y a quelques semaines seulement, l’international béninois fait un bien fou au MHSC. Placé en numéro 8, il a accompli un travail formidable dans la distribution du jeu et toujours dans le bon tempo. Si son centre pour Mounié n’est pas loin d’être décisif (8e) son ouverture pour Sanson sur le but de Mounié est splendide (57e). Sa qualité technique a mis son équipe sur les bons rails. Il a vraiment dominé son sujet et ses adversaires. Il n’a en revanche pas beaucoup défendu et a laissé Roussillon parfois bien seul (81e).
Skhiri (6,5) : moins distributeur, moins technique que ses compères au milieu, mais plus athlétique et pas maladroit avec le ballon non plus, il a constamment harcelé ses vis-à-vis, Cabella en premier lieu et lui a fait vivre un enfer. Au duel et dans l’anticipation, il a récupéré de nombreux ballons dans les pieds adverses pour ensuite trouver des passes verticales. C’est notamment lui qui ressort le ballon pour le premier but de Boudebouz (4e).
Sanson (7,5) : quel match de sa part aussi. Sa relation technique avec Boudebouz et Sessegnon a réellement crevé l’écran ce soir. Il a été à l’origine de nombreux mouvements collectifs dont la plupart ont mis l’OM dans le dur. Il a souvent dézoné pour prendre des espaces libres ce qui a empêché son marquage de trop près. Il a régné en maître dans l’entrejeu et s’est offert une passe décisive sur le but de Mounié (57e). Il lui aura manqué un petit but (79e).
Boudebouz (8) : voir ci-dessus.
Camara (6,5) : aligné côté droit, le Sénégalais s’est montré très généreux dans l’effort. Après un début de rencontre timide, il est monté en régime et a fini par prendre le dessus sur Bedimo. Sa vitesse a notamment fait mal aux Marseillais. Souvent à la recherche du jeu en profondeur, le joueur de 34 ans a su conserver le cuir pour faire remonter son équipe. Lui aussi a été habile techniquement en ne perdant quasiment aucun ballon. Il est passeur décisif pour Mounié (57e). Remplacé par Lasne (62e) qui a mis de l’impact sans pour autant réaliser des différences.
Mounié (7) : petit à petit, on le découvre en Ligue 1 et il commence à s’imposer. Ce soir, il aura été l’auteur d’un très bon match. Sa vitesse a fait des ravages à l’image du but de Boudebouz où il laisse tout le monde sur place (4e). Certes, il manque de peu le but du break (8e) mais a fini par trouver la faille à un moment important du match puisque l’OM revenait dans la partie (57e). Plus généralement, il a effectué un gros travail de sape face à la défense marseillais et aura pris de très nombreux ballons de la tête.
OM :
Pelé (3) : match très compliqué de l’ancien Manceau. Sa main n’est pas assez ferme sur la frappe de Mounié suivie victorieusement par Boudebouz (4e). Il est aussi fautif sur le deuxième but du meneur de jeu montpelliérain. Une soirée à oublier.
Fanni (4) : quelques bons centres mais trop peu pour inquiéter le côté gauche de la défense héraultaise. Victime des changements nécessaires de Rudi Garcia à la pause, il ne revient pas sur le terrain au retour des vestiaires, cédant sa place à Sakai (5). Le Japonais a fait quelques erreurs mais a apporté davantage que le titulaire du soir sur le plan offensif, multipliant les montées à droite. Mais, il rate incroyablement le cadre en fin de match sur une merveille de passe de Diarra.
Rolando (3) : capitaine d’un soir, l’international portugais a vécu un cauchemar. Son placement et sa lenteur ont plombé l’OM. Son alignement laisse à désirer sur l’ouverture du score de Boudebouz. Il se fait de plus complètement manger par le contrôle de Sanson. De nouveau impliqué sur le deuxième but, puisqu’il tarde à monter sur Boudebouz.
Doria (4,5) : l’un de ceux qui a le moins pris l’eau derrière. Il sauve quelques ballons chauds, comme cette passe en profondeur vers Camara (41e) et évite à son équipe une défaite plus lourde. Il s’est aussi montré plutôt propre dans ses interventions. En revanche, il commet une grosse erreur de placement sur l’ouverture du score (4e).
Bedimo (4,5) : comme à son habitude, son apport offensif est trop faible. Sa première montée n’intervient qu’à la 33e minute. Celle à la 52e minute est en revanche payante : il s’arrache, permettant le centre d’Alessandrini et le but de Thauvin. Vigilant aux arrière-postes mais deux buts viennent de son côté où il est en retard.
Diarra (4) : encore un match compliqué pour l’international français. Étouffé, gêné par le pressing montpelliérain, il peine à influer sur le jeu de son équipe. Il sauve en revanche en catastrophe le centre pour Mounié (43e). En seconde période, il se montre plus actif, notamment grâce à la présence d’Anguissa à ses côtés. Et même dans les soirées compliquées, un joueur de sa trempe peut faire la différence sur un geste de grande classe comme cette longue passe vers Sakai qui se rate complètement (81e).
Cabella (4,5) : de retour dans le onze, l’ancien Montpelliérain est impliqué dans la plupart des occasions marseillaises. Un bon centre claqué par Pionnier (18e), un retourné désespéré et inoffensif (27e). Il s’éteint au fil du match et cède sa place à la pause à Zambo Anguissa (5) (46e), qui a fait souffler Lassana Diarra au milieu mais reste limité techniquement.
Lopez (5) : son début de match est timide. Et puis en jouant plus haut, il se montre plus influent, comme lorsqu’il trouve Njie d’une passe presque parfaite mais l’attaquant phocéen est hors-jeu (31e). Défensivement, il accumule les erreurs comme cette perte de balle dès les premières secondes et cette déviation sur le centre amenant le deuxième but de Boudebouz (36e). Repositionné en meneur axial après le repos, il n’a guère plus pesé, hormis sur cette frappe lointaine qui passe au-desus des buts (77e). Techniquement en revanche, il est toujours aussi à l’aise avec 103 ballons touchés et seulement 15 perdus mais cela n’est pas payant pour son équipe. Averti pour une faute d’antijeu (28e).
Thauvin (6) : encore l’un des meilleurs Marseillais. Il se démène en attaque, multiplie les centres, tente de provoquer, en fait parfois un peu trop. En vain. Dès le retour des vestiaires, il donne le ton d’entrée mais ne peut reprendre ce centre d’Alessandrini (47e). Plus en réussite cinq minutes plus tard, lorsque sa tête touche le poteau avant d’être déviée par Pionnier dans son propre but pour la réduction du score (52e).
Njie (3,5) : aligné inhabituellement en pointe en l’absence de Gomis, le Camerounais a traversé cette rencontre comme un fantôme. À court de forme puisqu’il revenait de blessure, cela a influé sur son rendement sur le terrain. Comme en témoigne cette statistique accablante du début de match : 6 ballons touchés, un dans la surface adverse, 0 tir. Jusqu’à la demi-heure, lorsqu’intervient une première occasion : il s’offre un joli festival dans la surface mais se précipite trop et rate son extérieur du pied. Esseulé et complètement perdu par la suite, il termine ce match frustrant à la 75e minute, lorsqu’il est remplacé par le jeune Rabillard (76e).
Alessandrini (5,5) : première titularisation depuis son retour de blessure à la voûte plantaire. Invisible jusqu’à la 40e minute et ce centre de la gauche capté par Pionnier. Sa seule action notable de la première période. Plus d’allant en seconde mi-temps, où on a senti qu’il était un de ceux pouvant le plus apporter techniquement (25 passes réussies sur 30). À son actif, un bon centre d’entrée de deuxième mi-temps vers Thauvin (47e) et surtout le même en couleurs quelques minutes plus tard, coupé victorieusement par l’ex-Bastiais (52e).
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