Jean-Michel Aulas, le président de Lyon, aimerait bien annuler la saison si elle ne peut pas aller à son terme à cause du coronavirus. De quoi agacer l'OM, son meilleur ennemi.
Jean-Michel Aulas a toujours des idées. Bonnes ou pas, selon l'audience. Dans un entretien au Monde, le président de Lyon a avancé qu'en cas d'impossibilité de terminer le Championnat en raison de l'épidémie de Coronavirus, il faudrait tout simplement l'annuler : « Le plus logique serait alors de dire on annule tout et on repart sur la situation du début de saison. » Soit pas de relégation, pas de champion et avec les mêmes qualifiés européens. L'OL aurait donc une place en Ligue des champions 2020-2021. Marseille (2e) et Rennes (3e) n'auraient plus que leurs yeux pour pleurer. Un « projet » qui a vivement fait réagir le Marseillais Dimitri Payet.
« Il est sérieux celui-là ? Il a craqué. Il faut prendre sa température. Bien tenté », a-t-il notamment tweeté. Un nouvel épisode de la rivalité entre les deux clubs, symbolisée par les clashes récurrents entre leurs présidents. Depuis sa nomination, Jacques-Henri Eyraud a notamment multiplié les joutes verbales avec son homologue lyonnais.
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D'abord une histoire de penalties
Tout est parti d'une interview publiée le 23 décembre 2017 dans nos colonnes. Interrogé sur « le penalty qu'a obtenu Lyon à Toulouse (2-1, mercredi) », le président de Marseille a usé du second degré : « Je vais demander à Rudi (Garcia) d'intégrer dans les protocoles d'entraînement un stage au Cercle des Nageurs de Marseille. Quand Rudi dit qu'il nous manque un peu de vice, je crois qu'il a raison. Après, c'est tellement peu glorieux de gagner sur une action comme ça. Mais les enjeux sont ce qu'ils sont et il faut employer les armes qu'emploient certains. » Dans son viseur à l'époque : les « dix-neuf » penalties dont l'OL a bénéficié « depuis la saison 2016-2017 », quand « cinq » ont été accordés à l'OM dans le même laps de temps.
Via les réseaux sociaux, comme il en a l'habitude, Jean-Michel Aulas n'a pas tardé à réagir à ces « propos limites ». « Dans notre foot français, les arbitres sont professionnels et honnêtes. L'habitude d'être proche des paris hippiques a peut-être désorienté JHE ? », a-t-il écrit sur Twitter, en allusion au passé de son homologue, ancien patron du groupe de médias Turf éditions. Eyraud a alors lâché : « Si je suis un jour tenté par une sortie comme celle-ci, je m'engage à t'appeler pour te demander conseil et retrouver la raison. » Il a accompagné son message d'une vidéo, datant de 2010, où Aulas s'en prend à des arbitres à l'issue d'une rencontre.
Celui-ci a répliqué dans la foulée : « Plutôt que de ressortir une vidéo de plus de dix ans alors que tu n'étais pas dans le foot, pour répondre à ta sortie médiatique et si tu as besoin d'un conseil pour améliorer tes relations avec tes groupes de supporters, je peux effectivement te faire progresser aussi. »
Eyraud surnomme Aulas « Don Giovanni Michele »
Quelques mois plus tard, un OM-OL de triste mémoire s'est terminé par une bagarre générale (victoire 3-2 de Lyon le 18 mars 2018). « Jean-Michel Aulas a bâti un réseau d'influence, de pouvoirs [...]. Je veux croire que cette influence s'exerce dans le respect d'une morale et de principes », persiflera Eyraud dans la Provence, renommant Aulas « Don Giovanni Michele ». « Vulgairement, je dirais qu'il a pété les plombs car je suis choqué par ces attaques personnelles », répondra rapidement JMA.
La fin de saison 2017-2018 a réjoui le dirigeant lyonnais, son équipe terminant 3e devant un OM qui s'incline en plus en finale de la Ligue Europa au Groupama Stadium (0-3 face à l'Atlético). « J'ai une pensée pour l'OM qui a tout perdu dans notre stade », déclarera Aulas, pris pour cible tout le match par les supporters olympiens (« Aulas, on va tout casser chez toi »).
Une violence qui trouvera un écho en novembre 2019, lors du retour de Rudi Garcia (désormais sur le banc de Lyon) au Vélodrome. Excédé par le caillassage du bus lyonnais, Jean-Michel Aulas lâchera sur Canal + et beIN Sports : « Quand le car est cassé sur commande pour impressionner, c'est dommage. [...] On est arrivés dans une cité de non-droit. » Il en a pourtant vu d'autres, notamment quand Vincent Labrune ou Pape Diouf dirigeaient l'OM.
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