L’OM prêt à investir "des montants très significatifs"

A l’heure du bilan de la saison, le satisfecit est de mise pour Jacques-Henri Eyraud. Le président de l’OM, sans anticiper le prochain mercato estival, ni éluder la question du fair-play financier, annonce une ambition de recrutement élevée. Selon ses propres critères.

C’était mercredi le retour à l’OM des power-points et du rétroprojecteur pour un long, très long exposé d’un Jacques-Henri Eyraud très (trop…) complet à l’heure de faire le bilan de la saison écoulée du club olympien. En forme de satisfecit général pour des Phocéens il est vrai finalistes de la Ligue Europa et au pied du podium de la Ligue 1. Une lecture plus critique pourrait aussi pointer le fait que Marseille a tout perdu en échouant sur chacune des dernières marches avec sa lourde défaite face à l’Atlético Madrid (3-0) et une troisième place du podium abandonnée à l’OL (*).

Mais le patron a préféré louer cet exercice, qui selon lui valide la stratégie choisie et donc avec le fameux « OM Champions Project » si souvent raillé à sa présentation : "Un an et demi après, notre club est à nouveau compétitif. (…) La première phase de notre plan de redressement est achevée", considère ainsi Eyraud plus professoral que jamais. Et prompt à souligner notamment que, depuis l’arrivée à l’été 2016 de Frank McCourt et de ses équipes aux commandes d’un club alors treizième de Ligue 1 et confronté à "un endettement élevé", il a depuis été investi "118 M€ contre 330 M€ lors des 20 derniers mercatos" et qu’ainsi "la valeur de l’équipe sur cette période a quadruplé." Pour passer de 45 à… 188 M€.

La C1 n’a pas de conséquence

Il y a bien sûr, par-delà cette performance sportive, aussi la « fan experience », le modèle économique ou encore la citoyenneté du club, à travers son rôle social. Des secteurs de développement tout aussi essentiels. Mais déjà les espoirs suscités par cette saison renvoient à la prochaine et à son inévitable préalable, à savoir un mercato que l’on dit déjà obéré par la non qualification en Ligue des champions.

J’ai ma définition de « très significatif », en tout cas j’ai ma volonté très claire qui consiste à renforcer cette équipe là où elle doit être renforcée

Pierre-Henri Eyraud (président de l'OM)

"Je ne comprends absolument pas ce débat, coupe le président marseillais. Vous ne pouvez pas regretter une absence de recette que vous n’avez pas planifiée (dans le budget du clib, ndlr)." L’OM aura-t-il à souffrir du fair-play financier et de ses contraintes, auxquelles ses investissements importants sur une courte période l’exposent forcément ? "On est dans la dernière ligne droite et tout ça se fait avec des équipes du fair-play financier. Le principe, c’est d’imposer à des clubs une trajectoire financière qui repose sur un certain nombre d’indicateurs, On comprend que c’est la règle du jeu et c’est même sain. On travaille donc de manière constructive."

Et si, à la veille de l’ouverture d’un nouveau mercato estival, ce n’est "pas le jour de rentrer dans ce type de détails", la volonté existe de "renforcer cette équipe pour continuer d’afficher une ambition élevée. (…) Nous avons prévu d’investir des montants encore très significatifs dans l’acquisition de nouveau joueurs, consent-il, avant de préciser immédiatement : J’ai ma définition de « très significatif », en tout cas j’ai ma volonté très claire qui consiste à renforcer cette équipe là où elle doit être renforcée." Une période de recrutement qu’Eyraud abordera donc avec l’expérience de l’été dernier.

"Je pense que ce sont des périodes intenses, mais je suis bien entouré. On a un triumvirat avec Andoni (Zubizarreta) et Rudi (Garcia) qui échange en permanence. Donc on est vraiment ensemble à réfléchir sur des sujets difficiles et ça l’est même de plus en plus compte tenu des niveaux de prix et des valeurs irrationnelles parfois ; c’est très important de travailler en équipe dans ces moments-là." Une cohésion essentielle et une leçon à retenir : "Je garderai l’importance de maintenir le rythme dans chaque discussion, dans chaque négociation. Plus des deals mettent du temps à se faire, plus le risque de ne pas aboutir est grand. On va être vigilant sur ce sujet-là." L’OM souhaite agir vite et bien.
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 (*) L’OM (77 points) échoue à une longueur de l’OL (78 points) ; jamais dans l’histoire de la Ligue 1 une équipe avec au moins 74 points n’avait pas terminé parmi les trois premiers.