terça-feira, 2 de maio de 2017

MONACO-JUVENTUS : LE DUEL JARDIM-ALLEGRI DÉCRYPTÉ

Monaco vs Juventus 2017 UEFA Champions League Semifinal First Leg

Le Portugais et l’Italien s’affrontent à partir de mercredi en demi-finales de la Ligue des champions.


Par Aurélien Billot et Vincent Duchesne
Ils sont quasiment de la même génération et figurent sur les tablettes des plus grands clubs (Barcelone, Arsenal et… la Juventus pour le Portugais). Mais qui sont Leonardo Jardim (42 ans) et Massimiliano Allegri (49 ans) ? Focus sur deux entraîneurs qui ont la cote avant la demi-finale de Ligue des champions entre l’AS Monaco et la Juventus Turin.

Parcours et palmarès

Massimiliano Allegri : Joueur «médiocre» selon ses propres dires, «Max» Allegri n’a jamais réussi à franchir le palier entre les divisions inférieures, qu’il a écumées entre 1984 et 2003, et le haut niveau (seulement quelques saisons en D1, souvent comme remplaçant). Sa carrière d’entraîneur, débutée en 2006 dans un petit club de sa Toscane natale, décolle réellement l’année suivante, lorsqu’il mène Sassuolo à une promotion historique en Serie B (D2). L’ancien milieu de terrain attire alors l’œil de Cagliari (2008-2010) puis du Milan AC, où il devient champion d’Italie dès sa première saison (2011). Trois années mitigées et un licenciement plus tard, il rebondit en prenant la succession d’Antonio Conte à la Juve. Arrivé dans un climat de défiance, il a depuis mis tout le monde d’accord en remportant deux doublés (coupe-championnat) d’affilée et en atteignant la finale de la Ligue des champions (2015).
Leonardo Jardim : Une vocation. Né au Venezuela de parents immigrés portugais, Jardim a, dès l’adolescence, voulu embrasser une carrière de coach. Un véritable touche-à-tout. Des jeunes de 10-12 ans à un club de handball, en passant par une équipe féminine, Jardim a multiplié les expériences diverses et variées. Pour appréhender pas à pas ce métier. Avant de prendre les commandes de Camacha, club de Madère évoluant en troisième division portugaise en 2001. A tout juste 27 ans. Le surdoué, plus jeune titulaire du diplôme d’entraîneur de niveau IV (le plus élevé) de l’UEFA, ne passe pas inaperçu. Gravi les échelons. Avec brio : Chaves (champion de D3 portugaise en 2009), Beira-Mar (champion de D2 en 2010), Braga (3e de D1 en 2012, deuxième meilleur classement de l’histoire du club), le Sporting, qu’il qualifie, après cinq ans d’abstinence, pour la Ligue des champions en 2014. Jusqu’à Monaco qu’il est en passe de ramener sur le trône de France pour la première fois depuis 2000. Et peut-être même en finale de la Ligue des champions comme en 2004.

Styles de jeu

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Massimiliano Allegri : «C’est un très grand tacticien.» A l’autre bout du fil, Kevin Constant ne tarit pas d’éloges sur son ancien entraîneur au Milan AC. Il a la culture italienne du Catenaccio, mais n’est pas fermé au jeu. Il n’a, par exemple, pas eu peur d’aligner quatre attaquants au Nou Camp (0-0, en quarts de finale retour, NDLR).» Souvent présenté comme frileux, Allegri est surtout pragmatique. A Turin, il a d’abord surfé sur les préceptes de son prédécesseur, Antonio Conte (le 3-5-2 notamment). Avant d’apposer sa griffe à dose homéopathique. Avec lui, la Juve est devenue moins prévisible, plus «caméléon.» Sans jamais renier sa tradition. «Le football est très simple, vous devez attaquer et défendre. Vous avez besoin des deux et il n’y a pas de honte à défendre, explique-t-il. Je suis très content pour ceux qui arrivent à faire du football spectaculaire. Mais si je veux du spectacle, je vais au cirque.»
Souvent, vous avez des coaches qui n’ont qu’un système et qu’une seule philosophie. Lui, il est très intelligent et sait s’adapter aux joueurs qu’il a sa disposition
François Modesto sur Leonardo Jardim
Leonardo Jardim : Catalogué défensif à son arrivée sur le Rocher, Jardim a fait voler en éclat ce préjugé cette saison. «Souvent, vous avez des coaches qui n’ont qu’un système et qu’une seule philosophie, glisse François Modesto. Lui, il est très intelligent et il sait s’adapter aux joueurs qu’il a sa disposition». Pointilleux, passionné à l’idée d’aider les jeunes joueurs à se développer et progresser, le coach de l’ASM trouve son inspiration dans l’œuvre du philosophe français Edgar Morin. «Mon approche est holistique, explique-t-il. J'adopte une méthode écologique et notre environnement, c'est le terrain.» Un exemple concret ? Ses entraînements. «Toujours avec le ballon, se souvient Modesto. Il n’y a pas de travail physique spécifique, si ce n’est avec le ballon»«C'est un peu comme un pianiste. Il ne tourne pas autour du piano. Il joue», justifie Jardim.

Personnalités

Massimiliano Allegri : «La tâche principale d’un entraîneur est de mettre à l’aise ses joueurs», dit Allegri. Intransigeant et pointilleux oui. Autoritaire non. «Si avoir de l’autorité, c’est hurler, alors je n’en ai pas», concède-t-il. «Ce qui est bien avec lui, c'est qu'on peut parler de tout. Si tu as un souci dans ta vie privée, tu peux aller le voir sans problème, sa porte est toujours ouverte, loue Kevin Constant. Il prend soin du joueur mais surtout de l'homme.» En ayant une attention pour chacun sans distinction. «Avec lui, il n'y a pas de favoritisme. Tout se fait au mérite», poursuit l'ancien CastelroussinAu Milan, des stars comme Ronaldinho ou Andrea Pirlo en ont fait les frais. La facilité avec laquelle il a recollé les morceaux avec ce dernier lorsqu'il l'a recroisé à la Juve en dit d'ailleurs long sur ses qualités de gestion du vestiaire.
Si tu as un souci dans ta vie privée, tu peux aller le voir sans problème, sa porte est toujours ouverte. Il prend soin du joueur mais surtout de l'homme
Kevin Constant au sujet de Massimiliano Allegri
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Leonardo Jardim : «C’est un coach très attachant», dit de lui François Modesto, qui a côtoyé le technicien portugais lors de sa courte expérience à l’Olympiakos (remercié 7 mois après son arrivée en janvier 2013 malgré d’excellents résultats, NDLR). A l’opposé de l’image taciturne et froide qu’il peut renvoyer au bord du terrain ou face aux médias. Celui qui fut longtemps moqué pour son français approximatif et son accent à couper au couteau est un entraîneur chaleureux. A l’écoute. Parfois même drôle et taquin. Mais surtout «qui privilégie le rapport humain» plus que tout autre chose. «Avant de parler à un joueur, il parle à un homme, insiste Modesto. Il parvient à entrer dans la tête de ses joueursC’est ce qui fait sa force». Un coach accessible qui sait tout de même «se faire respecter» et fixer «des barrières». Proche de ses joueurs, oui. Mais «ce n’est pas un copain»

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