Le 30 avril, le football français a pu envisager d'être un précurseur. La Ligue 1 était le premier championnat européen majeur à arrêter définitivement la saison 2019-2020, à cause de la pandémie de coronavirus. Un mois plus tard, il se retrouve finalement esseulé.
Une situation illustrée par cette déterminante journée du jeudi 28 mai, avec d'un côté les décideurs qui écartent toute idée de reprise de la compétition et, de l'autre, les pays voisins qui accélèrent pour reprogrammer des matchs.
L'Angleterre se remet en selle
Le contraste prend forme en début d'après-midi. Avant la conférence de presse tant attendue du Premier ministre Édouard Philippe pour la présentation de la deuxième phase du plan de déconfinement, tous les médias britanniques annoncent la reprise imminente du championnat anglais. Après de longues négociations et plus d'un millier de tests de dépistage sur les joueurs et les membres de staff, la Premier League s'apprête à reprendre à partir du 17 juin en programmant deux matchs en retard pour mettre à jour le calendrier avant d'embrayer sur les dix rencontres de la 30e journée.
À cet instant, l'Angleterre prend le chemin de l'Espagne qui avait déjà, quelques jours auparavant, obtenu le feu vert des autorités pour une relance à compter du 8 juin. L'Allemagne, déjà de retour sur les terrains depuis mi-mai, ne sera définitivement plus seule.
La France reste à quai
Peu après cette annonce anglaise, le gouvernement s'exprime pour annoncer de nouvelles levées de restriction pour la population et la vie économique. Le sport collectif et l'accueil du public dans les stades demeure cependant interdit jusqu'au 21 juin. Seuls les entraînements de sportifs professionnels ont le droit de reprendre dès le 2 juin.
Surtout, Édouard Philippe conclut son intervention en insistant sur deux points. D'abord: le "moment n'est pas venu" pour une reprise rapide des compétitions, notamment de la Ligue 1. Aussi: l'exécutif ne compte pas se "prononcer" sur les décisions prises par les ligues et les fédérations. Une façon de leur renvoyer la balle. Les instances dirigeantes du football ont pourtant agi parce que le Premier ministre avait déclaré à l'Assemblée nationale le 28 avril: "La saison 2019-2020 de sports professionnels, notamment celle de football, ne pourra pas reprendre".
L'Italie dans les pas de l'Angleterre
Bien qu'elle ait été durement touchée par la pandémie de coronavirus, l'Italie rejoint l'Angleterre et l'Espagne. Après rapide consultation avec le chef du gouvernement Giuseppe Conte, le ministre des Sports Vincenzo Spadafora annonce le retour de la Serie A à la date du 20 juin. Le championnat sera précédé par la Coupe d'Italie, une semaine plus tôt. À noter par ailleurs que des pays mineurs comme la Hongrie et la Russie annoncent également un retour à la compétition, avec un peu de public dans les stades.
L'OL fait pression, la LFP ferme la porte à double tour
Pendant ce temps, en France, l'Olympique Lyonnais saute sur l'occasion pour réclamer une énième fois un retour en arrière. Le club de Jean-Michel Aulas demande non seulement l'autorisation de disputer des matchs amicaux à partir du 22 juin, mais aussi la reprise de la Ligue 1 2019-2020: "Le Premier ministre ayant confirmé à nouveau que la décision d’arrêter avait été prise par la Ligue, l’Olympique Lyonnais s’inquiète de cette décision désastreuse pour le football professionnel français".
Mais la Ligue de football professionnel (LFP) balaie cette idée sans attendre. "Edouard Philippe a écarté à nouveau ce jour l'idée d'une reprise des compétitions, confirmant ainsi sa position exprimée le 28 avril. Il n'est donc pas question d'envisager un redémarrage de la saison 2019-2020 comme certains s'évertuent à le demander", répond l'institution. Le football français va donc devoir attendre le mois d'août, au mieux.
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